Les toilettes sèches, également nommées toilettes à compost, toilettes à litière ou encore toilettes à litière Biomaîtrisée (TLB) consistent à évacuer urines et selles sans utilisation d’eau mais à l’aide de déchets végétaux secs.
Nous utilisons en moyenne chaque jour 40 litres d’eau potable pour évacuer nos déjections. Ces dernières sont composées d’azote et de carbone, éléments essentiels à la terre. Les toilettes sèches, permettent d’enrichir le sol et surtout de ne pas gaspiller d’eau.
Avantages :
Le plus grand avantage des toilettes sèches est l’économie considérable en eau ; c’est jusqu’à 12 litres d’eau potable économisés à chaque utilisation. De plus, cette eau augmente les traitements et le volume en station d’épuration.
Autre élément important, les déjections se transforment en compost ce qui va enrichir la terre avec un amendement de qualité. Bien entendu, il vous faudra vous alimenter correctement pour obtenir un engrais dépourvu de produits nocifs.
De plus, au niveau de l’entretien vous en aurez définitivement fini avec les problèmes de chasse qui fuit, de WC bouché, ou de tartre incrusté.
Enfin, ces toilettes demandent peu d’investissement, elles sont bien moins chères qu’un WC classique. Si vous êtes partisan de l’auto-construction ou pour encore plus d’économie vous pouvez les fabriquer vous-même. Cela vous permettra, selon vos goûts et vos envies d’adapter la forme, les matières, les couleurs ainsi que les finitions à votre intérieur.
L’utilisation de toilettes sèches s’inscrit donc dans une démarche économique et écologique.
Inconvénients :
L’inconvénient premier auquel tout le monde pense est la peur des mauvaises odeurs. Cette dernière est souvent la raison pour laquelle certains ne sautent pas le pas. Il faut savoir que lorsque qu’une matière carbonée (telle que la sciure) est ajoutée aux déjections, il se produit une réaction qui empêche le développement des odeurs.
Une autre crainte est souvent abordée, celle de composter dans son potager ses excréments. Cette tâche peut rebuter. Cependant, la plupart des paysans apportent du fumier pour fertiliser leur sol qui n’est autre que des excréments d’animaux additionnés de paille, ce qui finalement est la même chose.
Comme vous vous en doutez, cela demande un peu plus de manipulation que le simple fait d’appuyer sur un bouton, mais au vu du bien économique et écologique que cela produit, la surcharge de travail n’est pas très conséquente au final même s’il faut s’approvisionner en sciure et petits copeaux de bois et stocker le tout.
Ce concept s’accorde essentiellement aux personnes vivant en maison, l’adapter à un appartement est moins aisé au niveau du compostage.
En pratique :
Le cœur du dispositif est un seau en inox (le plastique retenant les odeurs) de 20 à 40 litres. Il est entouré de panneau de bois et recouvert d’un siège WC classique avec abattant. Il faut prévoir un emplacement pour les broyats de végétaux secs (sciures, copeaux de bois, cendres) et un récipient pour les déverser.
Mettez au fond du seau une couche de sciure, puis après chaque passage aux toilettes ajoutez une couche de broyats sur vos déjections et le papier toilette. Pensez à bien utiliser du papier et des végétaux non traités afin de ne pas polluer votre compost.
Une fois le seau plein, videz-le dans votre composteur ou le carré de terre prévu à cet effet. Pour plus de renseignements sur le compostage, vous pouvez lire ce dossier.
Il existe un système où selles et urines sont séparées mais il est onéreux et pas aussi respectueux de l’environnement puisque l’urine doit être diluée avec de l’eau ou alors traitée.
Législation :
D’après l’article 17, les toilettes sèches sont autorisées à la condition, cela va de soi, que vous maitrisiez votre compostage et provoquez pas de nuisance pour le voisinage.